Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

IL Y A UN TEMPS POUR TOUTES CHOSES

Publié le par Alain LAMESSI

 

 

La République centrafricaine ? Elle est comme cette jeune fille mariée de force à un homme riche. Et comme elle est issue d’un milieu défavorisé et mal famé, le mari la méprise, la déteste, l’insulte, l’agresse, la viole, lui crache à la figure. Tout le temps. Tous les prétextes sont bons pour la réduire à sa plus simple expression. Chaque jour que Dieu fait, tout le monde se moque d’elle. Même les domestiques du Maître s’y mettent à cœur joie. Par pure méchanceté le Maître a même payé des bandits pour la battre tous les jours parce qu’il faut la faire souffrir au maximum afin de la maintenir sous sa domination. L’humiliation et la détestation sont devenus son lot quotidien.

 

Seule dans son coin, elle pleure. Elle pleure le matin. Elle pleure à midi. Elle pleure le soir. Pourtant son prétendu mari est le plus riche du village mais elle est considérée et traitée comme moins que rien. Comme une authentique esclave.

 

Un jour sans raison apparente, le mari la met à la porte. Elle est jetée dehors sans ménagement. C’est en haillons et en pleure qu’elle repart dans son village natal. Chemin faisant, elle rencontre un chasseur qui revenait de sa besogne. Celui-ci lui demande pourquoi elle pleure tant. La jeune fille s’est mise à raconter tout son malheur. Tout le calvaire vécu injustement de la part de celui qu’il considérait comme son mari. Pris de pitié, le chasseur l’a serrée dans ses bras. Il l’a amenée au fleuve, l’a lavée, l’a soignée. Il l’a amenée chez lui, l’a nourrie de gros morceaux de gibier, l’a revêtue de jolis pagnes couleur indigo, l’a parée de bijoux et de colliers. Mieux, il l’a inscrite à l’école.

 

Quelques mois plus tard, le changement était palpable. La métamorphose était visible à l’œil nu. Et le chasseur avec quelques-uns des membres de sa famille sont allés voir les parents de la fille pour demander la main de cette dernière au profit du fils aîné du chasseur, lui-même chef de la confrérie des chasseurs.

 

Ayant appris que la femme à la porte qu’il avait maltraitée et mise à la porte est devenue très belle, très intelligente et a épousé le fils du chasseur, le premier mari était dans tous ses états. Il était furieux et en très colère par ce qu’on lui aurait volé sa femme. Il avait fait des pieds et des mains pour la reconquérir, pour la récupérer, pour la dompter. Pour cela il avait envoyé émissaires sur émissaires avec beaucoup cadeaux. Mal l’en a pris car ni les parents de la femme fiers et dignes ni la femme elle-même désormais confiante en son avenir ne veut céder. Le premier mari insiste et insiste se disant même prêt à faire la guerre pour reprendre sa femme, pour récupérer. C’est sa chose qu’il a achetée avec son argent dit-il sans flagornerie à qui veut l’entendre.

 

Arrêtons-nous un instant et posons la seule question qui vaille. Que feriez-vous à la place de cette femme ?

 

Si aujourd’hui la République centrafricaine, cet Etat zéro que décrit la « voix de son maître », le soit-disant maillon faible de la sous-région parce voulu et entretenu par qui on sait, est ainsi subitement devenue l’enjeu stratégique de certaines puissances du monde, c’est que nous valons plus que ce qu’on a toujours voulu nous faire croire. Alors faisons mieux que ce que nous avons fait jusqu’à ce jour. Mettons les cartes sur table pour que seuls les intérêts de notre pays soient privilégiés. Quand on a tout perdu, la dignité est la seule chose qu’on n’a pas le droit de perdre.

 

Que Dieu bénisse la République centrafricaine !

Commenter cet article