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DE L’AUTO-FLAGELLATION INSTITUTIONNELLE

Publié le par Alain LAMESSI

 

 

Dans un passé récent, j’étais directeur d’un établissement médico-social en France. Je me souviens d’un patient résident qui était reconnaissable à trois caractéristiques : Il était en position couchée à longueur de journée. Ensuite il ne parlait pas, il ne savait pas parler mais il marmonnait et comprenait tout ce qu’on lui disait. Il criait fort tout le temps. C’était sa manière de communiquer. Enfin il était très violent et auto-agressif. Il se donnait des coups de poing violents à la figure et des coups de pied, il se giflait, se griffait, se grattait. Il était tout le temps en sang. Son corps était rempli d’ecchymoses et de cicatrices. La moindre sollicitation ou excitation le mettait en rogne.

 

Le masochisme est cette forme de plaisir que l’on éprouve en se faisant du mal. Il y a certaines personnes ou des femmes qui ne se sentent aimer que si elles sont battues et bien battues.

 

Ces derniers temps la deuxième grande institution de la République qu’est l’Assemblée Nationale défrait la chronique au chapitre des faits divers, à son corps défendant. Tous les démocrates en sont peinés. Tous les progressistes en sont malades. Presque.

 

À force de demander la démission du Président de l’Assemblée Nationale l’Honorable Abdou Karim MECKASSOUA matin, midi et soir, en dépit de tout bon sens car techniquement impossible et politiquement catastrophique, l’Assemblée Nationale s’auto-déstabilise et s’auto-fragilise si elle ne s’auto-flagelle pas. En alimentant des rumeurs tout aussi abradakabrandesques les unes que les autres, on scie la branche sur laquelle on est assis.

 

Pourquoi donner raison à tous ces observateurs de petites semaines qui ne manquent pas d’occasion d’affirmer que l’institution parlementaire centrafricaine est immature et a perdu toute crédibilité ? Mais pourquoi donc ?

 

Discutant avec un ami diplomate la semaine dernière, celui-ci m’a dit sous forme de boutade : « Bientôt nous demanderons au panel des facilitateurs de l’Union Africaine de venir réconcilier les Députés centrafricains qui ont oublié que leur pays est en guerre et qui veulent le replonger dans d’autres troubles ». Quel comble d’ironie ! Dieu merci, nous n’en sommes pas encore là mais l’image de nous-mêmes que nous renvoyons aux autres est une image très dégradée. Elle n’est pas à notre avantage.

 

Que Dieu bénisse la République centrafricaine !

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S
Très bel article, très intéressant et bien construit. Je reviendrai me poser chez vous. N"hésitez pas à visiter mon univers (lien sur pseudo). A bientôt.
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