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UN MONDE D’ARTIFICES

Publié le par Alain LAMESSI

UN MONDE D’ARTIFICES

 

 

Observateur attentif mais également acteur engagé, j’ai remarqué quelque chose de totalement insolite à l’occasion du défilé du 1er décembre passé à Bangui. Un défilé inutilement long, puis-je dire. Je ne sais plus combien y a-t-il de partis politiques en République centrafricaine ? Mais au moins une bonne dizaine ont pris part au défilé.

 

Tous les analystes s’accordent pour reconnaître le désenchantement de bon nombre de nos compatriotes à l’égard des partis politiques traditionnels. Ce n’est pas qu’en République Centrafricaine. Pour sûr. La grande désaffection dans les rangs des partis et groupement politiques n’a d’égale que la déception abyssale des militants qui à défaut de s’y retrouver idéologiquement, ne trouvent pas leur compte. Ici le temps n’est pas le meilleur allié : tout le monde veut tout et tout-de-suite. N’a-t-on pas constaté lors des dernières consultations populaires le nombre élevé des candidats indépendants élus à l’Assemblée Nationale ? Même le Président de la République était un candidat indépendant.

 

Sans offre politique originale ni moyens adaptés à la nouvelle donne, certaines formations ou associations politiques courent désespérément après une crédibilité toujours introuvable. Pour tout dire en pareille circonstance, la mobilisation des militants ou de ce qui en reste confine à l’exploit. Pour exister et surtout pour avoir plus de lisibilité dans un contexte vaporeux, la parade est tout trouvée : Faire défiler sous l’étiquette de tel ou tel parti politique un grand nombre de militants réels ou fictifs. Le modus operandi est simple comme bonjour : on investit dans les pagnes et tee-shirts qu’on distribue à tour de bras à tous les nécessiteux du quartier ou de l’arrondissement avec en prime 1000 FCFA comme pourboire. Le tour est joué. L’illusion est parfaite dans cette prestidigitation de circonstance.

 

Lors du passage des soi-disant militants de ce « grand » parti devant la tribune officielle, le dirigeant en titre gesticule avec ostentation pour exprimer sa satisfaction supposée et surtout pour exhiber une mobilisation aléatoire. Il fait semblant d’être euphorique. Tout le monde fait semblant de le féliciter. Mollement. Et le tour est joué. Deux minutes de bonheur qui n’en est pas un. Quel marché de dupes !

 

On en vient à oublier que le poids d’un parti politique se mesure au nombre des députés qu’on a fait élire à l’Assemblée Nationale et non au nombre des marcheurs lors des défilés sur l’Avenue des Martyrs

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