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NOUS NE SOMMES PAS DE PETITS POIS

Publié le par Alain LAMESSI

 

Quand on ouvre la boîte des petits pois pour le repas de midi ou du soir on découvre, baignant dans une eau légèrement salée, des milliers de grains serrés les uns contre les autres, les uns sur les autres. Ils ont la particularité d’être tous apparemment de la même taille, de la même dimension, de la même couleur, du même goût, de la même texture. Parfois on y trouve quelques morceaux de carotte. L’identité de tous ces légumes semble parfaite. Ce n’est que l’apparence.

 

Pour sûr que nous ne sommes pas de petits pois. Pourtant la tentation de nous contraindre à nous y métamorphoser caresse certains esprits chagrins. Ils voudraient que nous soyons comme des petits pois en boîte, que nous ayons tous les mêmes idées, la même pensée, le même réflexe. Ils voudraient que nous ayons des cerveaux lobotomisés, que nous portions les mêmes uniformes matin, midi et soir, que nous psalmodions les mêmes coassements de corbeaux, que nous dansions la même danse des grenouilles, que nous empruntions les mêmes comportements de gorilles. Que nenni !

 

La dialectique est le fondement de la transformation qualitative et quantitative de la société. C’est de la contradiction que naît le progrès.

 

Pour tout dire, la démocratie, c’est l’avenir du monde. C’est la pluralité des sensibilités et des opinions. C’est la confrontation des idées, des méthodes et même des styles. C’est le choc des visions et des perspectives. C’est la majorité et l’opposition.

 

Nous n’avons pas le droit de laisser prospérer de mauvaises herbes dans notre plantation commune qu’est la République centrafricaine. Nous avons le devoir de les arracher et de les jeter à la poubelle.

 

Nous n’avons pas le droit de laisser la démocratie centrafricaine prise en otage par des gens qui n’en savent rien, véritables usurpateurs de la légitimité. Nous avons le devoir de les débusquer et de les mettre hors d’état de nuire.

 

Nous n’avons pas le droit de laisser baver les saltimbanques sur les institutions de la République. Nous avons le devoir de les laisser mijoter dans leur propre poison.

 

Nous n’avons pas le droit de cautionner les parodies de joutes oratoires caverneuses. Nous avons le devoir de promouvoir les débats d’idées.

 

Nous n’avons pas le droit d’applaudir les incohérences et les oukases. Nous avons le devoir de dénoncer tous les tigres en papier qui parasitent le débat républicain.

 

Farouche partisan de la démocratie consensuelle, nous ne proclamerons jamais assez la vertu de la tolérance en politique. Mais consensus ne veut pas dire unanimisme. Cela suppose l’acceptation de nos différences et la préservation de l’unité. Exercice souvent difficile, s’il en est. Surtout en période de guerre comme celle que nous traversons.

 

Tout bien considéré, nous ne sommes pas de petits pois. Si personne n’a le monopole de l’amour de la nation comme on le dit, acceptons tout de même nos différences. Nous sommes tous des serviteurs zélés de notre pays là où nous sommes. Servons-le certes avec passion mais servons-le surtout avec beaucoup de conviction et d’intelligence. La raison ne doit plus jamais être une simple variable d’ajustement. Alors, la République centrafricaine mérite mieux que tous ces salmigondis indigestes.

 

Que Dieu bénisse la République centrafricaine, mon amour !

 

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